Angele Jacq et Stephane Jaffrezic :
Deux genres d’écritures bien différentes pour des auteurs qui ont comme lien commun, l’univers local riche de créations…
Quand on commence la lecture d’un livre d’Angele Jacq, on n’a pas envie de s’arrêter Il y a dans son écriture un ryhtme agréable, paisible et en même temps soutenu, qui nous permet de visualiser des rituels du quotidien ou de devenir des complices de ses personnages. Au travers du vécu dans notre région, il se dégage un esprit fort de valeurs essentielles.
Stephane Jaffrezic, c’est le milieu de l’intrigue, du suspence qui est son domaine de prédilection. Le polar où tout se passe près de chez nous. Nous sommes au coeur de ce que peut vivre Maxime Moreau ( personnage principal) qui dévoile avec son tempéremment d’enquêteur , les tribulations d’un policier;
Discours d’Angele Jacq :
D’ar Sul 3 a viz Even e Pennviler.
Itronezed hag aotrouien, holl skrivagnerien ha bizitourien saloñs “Kae ar skridoù” e Kemper
Mesdames, messieurs et vous tous écrivains et visiteurs du salon du « Quai-des-écrits » de Kemper
Plijadur am eus da vezañ maeronez ar saloñs-mañ
Kar da lavarout gwir, Kemper a zo bet evit ar wech
Hag a chomo atav evidon, ma c’hêriadenn galon.
Ur gêr na re vras na re vihan,
Astennet mistr a bep tu d’ar stêr Oded.
Amañ on bet ‘barzh ar skol, Ô, pas gwall bell
Amañ am eus graet kenwerzh
e-giz labourerez-douar, pe c’hoazh evit un ti-bank
Ha paseet ar mare-se, deuet amzer ar skridoù.
J’ai plaisir à être la marraine de ce salon,
Car à vrai dire, Kemper a toujours été pour moi,
Et le restera toujours, mon “village” de cœur.
Une ville ni trop grande, ni trop petite,
Étirée avec élégance de chaque côté de la rivière…
Ici, j’ai été à l’école… oh ! pas très longtemps
Ici j’ai fait du commerce
En tant qu’agricultrice, ou encore pour une banque.
Et passé ce temps, est venu le temps de l’écriture.
Setu digor “Kae-ar-skridoù” boemus
Digor marvailh ar varzhoniezh
Ken flour all d’ar galon
Ha da speredoù yac’h hag ebat
Digor ar romantoù nevez-flamm
C’hwezh vat al liv ganto c’hoazh
D’ar skridoù blizidik pe sirius ha skiantel
E-giz ma’z eus en holl sevenadurioù
War hent an dispak e pep bro !
Alors, que s’ouvre le charmant “Quai des écrits”
Que s’ouvre la merveilleuse poésie
Si agréable au cœur
Aux esprits fermes et qui aiment à penser
Que s’ouvrent les romans tout neufs
Encore enveloppés de la bonne odeur de l’encre,
Aux écrits délicats ou importants et scientifiques
Comme il en est pour toutes cultures,
Sur les chemins de la découverte, en chaque pays !
Ha peogwir emaomp er c’hrogad-mañ
Soubet barzh ur mare politikerezh ha dilenn
Em eus c’hoant da lakat ar pouez,
war ar pezh a chom, un dra kalet-tre evit hon sevenadurezh :
Daoust hag-eñ e teuy da wir ar promesoù brav evit ar yezh?
Et puisque nous sommes en ce moment
Plongés dans une époque de politique et d’élection,
Je voudrais mettre en exergue
Ce qui demeure une chose très dure pour notre culture :
Les belles promesses pour notre langue, deviendront-elles vérité ?
A-benn e oan bihan ma mamm-gozh a gase ac’hanon ganti, da labourat al liorzh,
Chom a ra ba’ ma spered ar pezh a lâre-hi din, bep gwech,
A-benn e vijemp lakaat planterezh en douar :
“Merc’hig, na lakeit ket hennezh re zon,
laoskit o c’halon da sell ouzh an heol”.
Quand j’étais enfant, ma grand-mère m’emmenait travailler au potager,
Il me reste en mémoire ce qu’elle me disait chaque fois
Lorsque nous faisions des plantations :
“ Ma petite, ne les enfonce pas trop en terre,
laisse leur cœur regarder le soleil.”
An dra-se ivez am eus c’hoant da lâret hiriv da dud ar politikerezh
“Sikourit ar yezh da ‘n em sevel en-dro,
Adlakait he c’halon da sell ouzh an heol”.
C’est aussi ce que je veux dire aujourd’hui aux politiques
“Aidez la langue bretonne à se relever,
Aidez son cœur, à regarder le soleil.”