Six femmes se sont prises au jeu du nouvel atelier d’écriture proposé à la MJC, chaque vendredi. L’animatrice, Catherine Marc, les guide dans ce moment de partage et d’ouverture.
« Demain, la lumière découvrira ton visage et ta voix. Ô mon amour, tu seras à côté de moi ! Et nous descendrons la rivière et ses rapides, comme la vie, embarqués tous deux dans un canoë orange (…) » Quand l’animatrice de ce premier atelier d’écriture distribue les premières consignes, vendredi, à la MJC, il y a un peu d’appréhension. Mais les exercices sont assez ludiques, pour que chacune, progressivement, s’habitue aux autres et se détende pour se livrer à la magie des mots. « Je pensais que ce serait plus compliqué », avoue Liliane, soulagée. « Le plus difficile, c’est de se laisser aller, de ne pas avoir peur d’être jugée. L’objectif, c’est que ça vous plaise… beaucoup ! Et de voir votre écriture évoluer vraiment ». Catherine Marc, de l’association quimpéroise Ker-Hars, propose une méthode pour amener chacun à se saisir de l’espace d’une feuille de papier (souvent plus grande ou plus petite qu’une feuille courante, de format A4) pour « changer les codes, casser la manière dont on a appris à écrire ». Diplômée en pratiques sociales, elle observe, d’une part, que « nous n’avons jamais autant écrit qu’aujourd’hui », et, d’autre part, que « nous possédons tous un langage différent au fond de nous ». C’est donc à l’étape du lien entre ces langages, une fois émergés de nos « brouillons » intérieurs, qu’elle intervient.
« Une sorte de thérapie »
L’atelier, c’est entendre et donner à entendre, du jeu, du travail et du partage : on écrit seul ou on écrit un texte à plusieurs et on met en commun. « Il y a deux ans, en été, je me suis posée dans un endroit tranquille et je me suis mise à écrire. Pianiste, je cherchais un moyen plus simple d’être créative : écrire ne nécessite qu’un crayon et du papier », explique Fabienne. Pour Michèle et Jo, l’écriture est une sorte de thérapie. « Je ne suis pas thérapeute, mais c’est vrai que l’écriture permet de se poser et, parfois – attention, pas toujours – une guérison », renchérit l’animatrice. « J’aime le geste physique d’écrire », témoigne Maryvonne, déclenchant alors un débat sur la différence entre l’écriture à la main et au clavier. « Moi, je suis enseignante en français, je viens pour m’ouvrir à d’autres pratiques, pour aider mes élèves à apprendre le plaisir d’écrire. Très souvent, pour eux, les termes plaisir et écriture ou lecture s’opposent ». Vendredi, entre 15 h 30 et 17 h 30, six femmes ont ainsi, spontanément, élaboré de nombreuses phrases chargées d’amour et de mélancolie, de mer, de fleurs, de couleurs et de fantaisie. Elles ont formé un laboratoire éphémère d’où, mine de rien, leurs univers poétiques et leurs langages sont sortis transformés d’avoir pris le risque de les partager.
© Le Télégramme – 25-09-2016